The Yacht Club vous embarque vers l’écosystème Web3, de sa vision à ses applications, et vous prête sa boussole pour aborder les idées-clé !
Encore une question existentielle, qu’est-ce que le Web3 ? Prétendre pouvoir en donner une bonne définition c’est comme répondre “42” à la “La grande question sur la vie, l’univers et le reste “… C’est énigmatique ! (autant que la question, en fait)
Toutefois, un indice est dans la question. On ne dit pas “Web 3.0” mais “Web3” quand bien même il est une forme d’évolution d’internet (la troisième du coup !). C’est aussi une nouveauté qui se veut être une ancienne idée : la re-décentralisation d’internet !
Nous avons donc à faire avec une évolution qui fait un retour en arrière avec beaucoup d’innovation pour aller plus loin. On aurait pu l’appeler “retour vers le futur” mais c’était déjà pris !
Histoire de la vision du concept “Web3”
Une idée, un concept, mais surtout une vision : la vision d’un nouvel internet meilleur (à construire collectivement) et l’émergence de nouveaux modèles économiques (à concevoir équitablement). Le “Web3” est l’internet qui aurait dû être: décentralisé et garantissant une utilisation libre, sécurisée et le respect de la vie privée.
Pour savoir où l’on va il est utile de connaître d’où l’on vient
(surtout si “là où l’on va, il n’y a pas de route ! ” ok j’arrête)
Le terme « Web3 » a été donné, dès 2014, par Gavin Wood (Co-fondateur du projet Ethereum et de Polkadot, co-concepteur du protocole Ethereum, concepteur du langage Solidity, fondateur de la Web3 foundation …) en évoquant un « écosystème en ligne décentralisé basé sur la blockchain ».
Cette “vision” du Web3 passe par le développement de technologies (Blockchain, protocoles pair-à-pair, langage de calcul neutre pour la plateforme, des protocoles de distribution de données, stockage chiffré, API de développement extensible par protocole) mais l’idée de communauté et de collaboration demeure importante.
La décentralisation d’internet au moyen de la technologie de la Blockchain, est présenté telle une réponse à un constat d’échec du Web 2.0 et de la manière dont les données des utilisateurs sont centralisées sur un nombre restreint de plateformes (les géants d’Internet) notamment quand l’utilisateur accède à des informations ou services via les serveurs de ces compagnies. L’internet d’aujourd’hui offre moins de choix et de diversité de produits et services qu’il serait possible (conséquence des effets de réseaux, de protocoles fermés et du déséquilibre dans le pouvoir de décision). Ce constat s’associe à l’idée que les utilisateurs n’auraient probablement pas acceptés que les modèles commerciaux d’internet exploitent à outrance nos données, s’ils en avaient eu le choix !
Mais était-ce vraiment mieux avant ?
De l’ordinateur personnel avec son stockage des données sur disquette au World Wide Web (le premier internet) c’est un simple partage d’informations (données) qui s’est développé. L’idée de Tim Berners-Lee, en 1989, était déjà de créer des protocoles ouverts et décentralisés de transfert d’informations. En pratique, il fut possible de mettre en ligne vos propres pages ou lire celles des autres.
L’évolution du Web 2.0.
Dix ans plus tard, fut l’émergence des interactions sociales (médias sociaux et plateformes de e-commerce) en permettant aux utilisateurs d’interagir via un intermédiaire (une plateforme comme tiers de confiance entre deux personnes qui ne se connaissent pas). La définition d’internet correspond, encore aujourd’hui, à l’idée de l’ordinateur autonome, les données sont stockées et gérées de manière centralisée sur les serveurs d’institutions de confiance, protégées par des pares-feux et des administrateurs-système pour gérer ces serveurs (l’équivalent d’un équipement anti-vol et d’un service de sécurité centralisé garant de la confiance accordée). Les données des utilisateurs ainsi stockées dans un espace dédié dans le “cloud” (serveurs hébergés) sont également consultables sur différents supports (tablettes, téléphones mobiles, électroménager connecté).
Où est le problème ?
Nous ne contrôlons pas nos données ! Toujours stockées de manière centralisée et cela soulève des questions de confiance envers les personnes ou institutions qui stockent et gèrent nos données. Les plateformes dictent également toutes les règles des transactions des utilisateurs.
L’innovation du Web3
Un internet de nouvelle génération avec le potentiel pour des accords et des échanges de valeur. Comment ? en incitant les acteurs du réseau (les utilisateurs) avec un jeton dit “token”. Les utilisateurs deviennent propriétaires et/ou décisionnaires des données et de leur utilisation sur internet grâce aux systèmes de création d’actif (NFT…) ou de gouvernance collective (DAO) utilisant des “token”.
L’outil fondamental est la blockchain qui réinvente la manière dont les données sont stockées et gérées (ensemble unique de données gérées collectivement). Il devient possible d’envoyer des fichiers de manière protégée contre la copie, de faire de véritables transactions pair-à-pair sans intermédiaire ! Cela permet à deux personnes qui ne se connaissent pas ou ne se font pas confiance de conclure et de régler des accords via internet. En outre, les protocoles de type Blockchain nécessitent de briser plusieurs systèmes de sécurité pour voler des données. Oui, cela demeure possible, mais le coût d’un tel exploit est très prohibitif !
L’innovation au cœur du Web3 : des applications dont le succès surpasse la critique.
De nombreux développements et applications de cet internet nouvelle génération sont possibles. Vous entendrez probablement parler des technologies de blockchain, diverses crypto-monnaies, des NFT, du concept de DAO (organisation autonome décentralisée, permettant une gouvernance collective), de la “DeFi” (finance décentralisée, où les utilisateurs échangent de l’argent sans intervention bancaire ou gouvernementale), de l’identité auto-souveraine (système d’authentification, où les utilisateurs s’identifient sans s’appuyer sur un tiers de confiance). Aussi, des sites internet du Web 2.0 intégreront progressivement certaines technologies du Web3 afin d’améliorer leurs services.
La plus connue est la percée du concept Web3 sous l’impulsion de l’adoption croissante des crypto-monnaies. Mais le basculement majeur d’une évolution vers le Web3 s’est produit (récemment) par un engouement massif pour les “NFT” (non-fongible token).
De nouveaux actifs se forment au gré des besoins exprimés par les utilisateurs (particuliers et entreprises). La transformation en jetons ou “tokenisation” d’actifs financiers gagne du terrain (bientôt les matières premières ?).
Dans le domaine des jeux, le Web3 avait déjà fait son entrée via l’utilisation de “NFT”, cependant, les autres domaines de la culture tels que l’art, la musique, le sport… s’intègrent également facilement dans un écosystème Web3. Des exemples ? Des sociétés du Web 2.0 (Twitter, Discord…) ajoutant de nouvelles fonctionnalités permettant aux utilisateurs de montrer leur NFT en lieu et place de leur photo de profil. De célèbres maisons de ventes aux enchères étendant leurs activités aux collectionneurs de “NFT”. A travers ce cas d’utilisation de “NFT”, on observe que la réappropriation de l’identité, de la propriété et de son utilisation, s’est popularisée en moins d’une année ! Et ce sont précisément les technologies et protocoles décentralisés de l’écosystème Web3 qui le permettent.
De nouveaux services peuvent naître de l’écosystème Web3 tels que les services financiers ou “DeFi” (finance décentralisée). L’exemple du prêt via un “smart contract” où l’on peut, plutôt que de déposer son argent dans une Banque, apporter ses fonds (en tant que fournisseur de liquidités) dans un “smart contract”, lequel bloque ces fonds tant que les conditions préétablies ne sont pas remplies (contre une garantie, des taux d’intérêt…). Les intérêts du prêt ne sont plus versés à la direction ni aux actionnaires de la Banque. Ils sont reversés dans le “smart contract” et aux déposants des fonds. Le rôle de tiers de confiance (la banque) disparait dans ce processus. Les revenus générés par l’opération reviennent ainsi aux acteurs du service (ici les fournisseurs de liquidités pour le prêt).
Des “metaverse”. Le potentiel de monétisation des nouveaux actifs et le besoin de nouveaux services trouveraient leur place dans un “metaverse”. Un lieu où la musique, les jeux, … s’échangeraient et se conserveraient avec un niveau de sécurité adéquat.
Une telle transition est-elle possible ?
L’accueil de cet écosystème Web3 est plutôt bon quand il s’agit d’amélioration de la sécurité et de la confidentialité des données. Cependant, des critiques existent sur la difficulté de réglementer un internet décentralisé, sur une vision simplement spéculative des crypto-monnaies, ou sur l’impact environnemental du minage des crypto-monnaies et NFT (bien que réduit par l’émergence de nouvelles techniques comme “proof of stack” etc.).
L’incompréhension, souvent à l’origine de la critique, concerne surtout le rôle du tiers de confiance, mis en péril par la blockchain et sa capacité de stockage ou de sécurisation des données. A l’exemple d’un notaire dont la mission le rend responsable de ʺla détention, de la sécurisation et de la transmissionʺ des actes de ses clients. Effectivement, si l’utilisation de la Blockchain peut améliorer cette fonction, le notaire devra revoir ces prérogatives et mettre en avant d’autres service de conseil et la garantie d’une sécurité juridique pour les actes.
Les critiques (il y en a toujours …) qui s’élèvent contre le Web3 vont évoquer des utopistes et idéalistes qui pensent révolutionner l’économie et le monde avec leur envie de communauté participative et d’équité. Nous imaginons les critiques dire aux développeurs et visionnaires du Web3 “va bosser ! hippie !”.
Alors que la réponse serait “Eh oui Bro, (car dans un écosystème communautaire mais non sectaire, nous sommes tous Bros !) la gouvernance collective par DAO et les protocoles open source, c’est du taf mais c’est payant !”. L’écosystème Web3, c’est le développement de nouveaux actifs (token, NFT, …), de nouveaux services (smart contract, metaverse, …), le tout à moindre coût tout en fonctionnant 24h/24h. Utopique ? et pourtant, il tourne !
Jouer votre rôle d’utilisateur-propriétaire par l’appropriation des idées-clé du Web3.
Au-delà des incompréhensions, il y a des limites bien réelles à l’adoption massive du Web3. Le coût relatif de certaines transactions limitant l’accessibilité pour tous; une absence de connaissances techniques suffisantes des utilisateurs pour se prémunir de risques éventuels ou comprendre une documentation spécifique; la traduction de contenu… Le Web3 vient de naître et les évolutions technologiques sont en cours ! Toutefois, son avenir est à définir de manière commune et collaborative à l’image de ceux qui en sont les perpétuels co-créateurs.
Les principes du retour à un internet meilleur sont la décentralisation, le respect de la vie privée, la sécurité, entre autres résolutions de problèmes existants dans le Web 2.0.
L’idée de décentralisation et le processus de re-décentralisation.
Si des Etats ou gouvernements ont pu pratiquer la censure ou la surveillance d’opposants, c’est par le biais de la centralisation des données (permettant d’identifier les appareils et serveurs se connectant à internet). Si des utilisateurs se méfient des géants d’internet c’est en raison de l’utilisation de leurs données personnelles (vente, analyse comportementale) ou leur vol.
Grâce à la technologie Blockchain et sa structure de données ouverte, différentes applications ouvertes (plutôt que propriétaires) ont vu le jour. Le stockage des données n’est plus centralisé par serveur, mettant fin au point unique de contrôle ou de censure ou de défaillance.
Le respect de la vie privée.
Il se traduit par un accès égal (sans autorisation ni discrimination) pour participer à l’écosystème Web3. Vous ne perdrez ni vos actifs numériques (issus de jeux) ni vos créations de contenu (issu de plateforme de média…) suite à la fermeture du compte ou du site.
La propriété est répartie entre les constructeurs et les utilisateurs d’internet.
Pour s’en assurer, internet dispose de ses propres échanges de valeurs, utilisant des crypto-monnaies pour payer ou transférer de l’argent, fonctionnant au moyen d’incitations (token) et de mécanismes économiques n’ayant plus recours au tiers de confiance trop coûteux. Vous possèderez vos données mais vous pouvez également, grâce aux “DAO” posséder une partie du site internet en communauté, participer à la prise de décision par le vote et bénéficier d’une exécution automatique du vote par le code.
Les idées-clé qui pourraient servir à définir le Web3 vont de l’imagination, la création collaborative, la production de valeur active, l’automatisation jusqu’au droit d’être(s) égaux. Le Web3 est un écosystème grandissant et l’intérêt pour les applications qui en découlent ne fait que croître. Le Web3 va merveilleusement bien ! Maintenant, il ne tient qu’à vous de vous faire une carrière dans le Web3 en répondant à une annonce sur un site dédié !
Message à tous les matelots ! Avis de tempête ! La vague du Web3 va déferler sur le pont. Nous vous recommandons de prendre une petite pause pour en savoir plus et vous-y préparer, car comme le dit l’adage “No noob no arnak” !
Rédige des articles et crée du contenu visuel pour The Yacht Club !
Curieuse et épicurienne, mon univers consiste à apprécier et apprendre de tout ce qui existe.